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mardi 8 juillet 2014

Crise financière : La presse écrite touchée de plein fouet




Par Toyb Ahmed

La presse écrite fait face à une baisse vertigineuse des ventes et des recettes publicitaires qui menacent sa survie malgré les aides publiques toujours soutenues. Un phénomène ressentit jusqu’au petit marchand de journaux qui vit sous la menace de suppression d’une centaine de points de vente en 2014.

Malgré une actualité brûlante, la veille, sur la garde à vue de l’ancien président Nicolas Sarkozy, les gens ne se bousculent pas dans les kiosques mercredi 2 juillet. Depuis 2008, la crise financière est passée par là. La presse papier plonge un peu plus chaque jour dans une lente et inexorable agonie. « Aujourd’hui en France, s’acheter un journal pèse lourd dans le portefeuille des ménages. Les gens se rabattent dans la presse gratuite distribuée dans le métro. Nous ne sommes pas en faillite mais ça craint» a confié Rachid, un vendeur dans un Kiosque des Halles.

Selon lui, la faute n’est pas seulement imputable à la crise, mais aussi aux annonceurs publicitaires qui se font rares. «Qu'elle soit nationale, régionale ou magazine, aucun titre de la presse écrite n'échappe à une baisse des ventes » poursuit-il. En effet, plusieurs médias ont affirmé avoir enregistré une baisse entre 5 % et 20 % pour 2013. « Mon employeur a été clair. Si les baisses des ventes au numéro se poursuivent dans mon kiosque cette année, je risque tout simplement de perdre mon emploi» s’inquiète Julien, un autre marchand de journaux à la gare de Lyon à Paris.

Survie de la presse papier

Une dizaine de points de vente ont mis la clé sous la porte depuis le début de l’année à Paris. Au niveau national, une enquête de la Radio France Internationale (RFI) estime à 800, le nombre des points de vente qui pourraient être supprimés en 2014. A en croire ce commerçant de la gare de Lyon, le quotidien Libération est en tête de liste des titres les plus menacés. « Je pense personnellement que le modèle économique de Libération ne s’est pas adapté aux exigences des lecteurs. Si ce quotidien veut continuer d’exister, il faut qu’il propose quelque chose de nouveau en prenant des distances avec le journalisme pratiqué par Le Figaro et Le Monde»

Mais Libé n’est pas seul titre non rentable en France. Les marchands de journaux constatent quasi unanimement une diminution des ventes au numéro et des abonnements. Du Monde au Parisien, une réduction d’effectifs et de l’impression est envisagée pour 2014. « Les actionnaires sont de plus en plus réticents à mettre la main au portefeuille » croit savoir Rachid qui appelle l’Etat à la rescousse

Modèle économique viable
Les aides à la presse, qui se chiffrent à plus de 500 millions d'euros par an, maintiennent le système en état de survie artificielle. La presse papier développe aussi les abonnements numériques pour tablettes et mise pour partie sur des sites payants. Mais ces revenus sont encore loin de compenser les pertes.

Un effet domino qui menace tout simplement la survie du papier s’ajoutant au désintérêt des jeunes générations pour la presse écrite au profit des réseaux sociaux et d’Internet en général. « Je ne me rappelle plus le jour où un jeune de 18 ans est venu acheter Le Figaro ou Le Monde. Ce n’est plus leur monde, ils sont tous sur Facebook,» désespère Julien.

Ces dernières années le rachat des journaux par des géants du web est, semble-t-il, devenu la solution de survie pour certains titres. Ce fut le cas pour le groupe Amazon, le premier supermarché sur Internet, devenu propriétaire du prestigieux Washington post. Certains y voient, d’ailleurs, l'iceberg qui rachète le Titanic.


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