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mardi 8 juillet 2014

Le Blues des filles au pair parisiennes

Par Nosrat Haouari



Naima, 30 ans fait face à la dure réalité  de la vie des filles au pair 

Solitude, dépaysement et déprime font le lot de la vie de milliers de jeunes filles qui rêvent d’une expérience de vie à Paris. Naima en fait partie.

19h00 dans une maison d’un quartier chic de Paris. Naima termine de donner a manger à Fanny, 4 ans avant de la mettre au lit. Mais comme à chaque repas, la petite insiste pour mettre l’une de ses nombreuses robes de princesses. Naima, doit toujours faire preuve de patience et de gaité mais le cœur n’y est pas.

Cette jeune femme au caractère d’habitude doux et affable, a les nerfs à vif et se sent fatiguée par de longues journées de travail, des semaines sans jour de repos et surtout l’absence des parents qui ne sont jamais là lors des crises de leur fille.

Du rêve à la désillusion

Pourtant la jeune maroco-espagnole était loin d’imaginer cette dure réalité à son arrivée en France. Elle, qui a grandi et fait ses études en Catalogne, a toujours rêvé de voyager et de découvrir le monde.

Cette opportunité s’est présentée en 2012 lorsqu’elle a obtenu une bourse comme assistante de langue espagnole en Martinique. C’est là que l’envie d’aller à Paris perfectionner son français est née.

Elle s’est inscrite dans les nombreux sites de séjour au pair et les offres n’ont pas tardés à venir. Finalement, c’est à Fontainebleau qu’elle commence son expérience au pair.

Rapidement, l’euphorie des premiers jours se dissipe lorsqu’elle se rend compte qu’elle vit chez une famille à problème. Elle recommence vite à chercher un autre foyer mais elle tient, cette fois-ci, à rencontrer les parents avant, pour éviter toutes surprises.

Trois mois plus tard, elle débarque à Neuilly  avec l’espoir qu’en étant en plein Paris elle aurait une vie sociale plus riche qu’en banlieue.

Mais le pire l’attend! Elle qui se voyait à la découverte des musées et quartiers parisiens se retrouve prisonnière dans une cage dorée. 

« Oui, j’ai une grande chambre dans une maison de rêve. Je m’entends bien avec la maman et elle m’offre souvent des cadeaux » Seulement, cela est loin de faire son bonheur « Mon français s’est beaucoup amélioré mais c’est parce que je passe beaucoup de temps avec l’enfant. Ce que je veux, c’est avoir une vie à moi mais pour le moment, je ne peux sortir que quand la famille le veut bien et je dois les accompagner même en vacances».

Une situation loin d’être singulière

A ce rythme là, la jeune fille avoue ne pas pouvoir tenir longtemps. Elle a vu craquer les seules amies qu’elle a pu avoir, des jeunes filles au pair qui partent les unes après les autres. Elle a même entendu parler d’histoires de filles au pair qui n’étaient pas payés, faisaient le ménage et cuisinaient pour la famille.

Naima garde espoir qu’après les vacances d’été elle puisse s’inscrire à l’université ou trouver un travail en relation avec sa formation de philologue mais pas question pour elle de rester plus d’un an dans cette situation !

Elle conseille à toute personne d’insister dés le départ sur des limites à avoir avec la famille d’accueil vis a vis des horaires, activités et argent de poche… Malgré cela, Naima avoue que « Si c’était à refaire, je le ferait encore mais différemment » !

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