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jeudi 24 juillet 2014

Tchicaya U Tam’ si, poète injustement méconnu, défendu par Boniface Mongo Mboussa

L’écrivain, universitaire et critique littéraire Boniface Mongo Mboussa a publié en novembre 2013 un volume des oeuvres complètes de la poésie de Tchicaya U Tam’ si, vingt six ans après sa mort. Il a récemment publié un essai sur la vie et l’œuvre de ce poète « maudit », d’après lui. Un second volume réunissant des nouvelles et romans de Tchicaya U Tam’si paraîtra en 2015.



Boniface Mongo Mboussa Photo: Russel

« Tchicaya U Tam’ si, un poète immense injustement méconnu dans son Congo natal », regrette l'écrivain Boniface Mongo Mboussa qui vient de publier un essai sur le poète Tchicaya U Tam' si.

 « Le poète exprime les angoisses, les souffrances et les peurs, les paysages de tout un pays, ce que Tchicaya U Tam’si a fait toute sa vie durant. », ajoute le critique littéraire, après lecture d’un extrait de A triche- cœur, l’un des poèmes de Tchicaya U Tam’si.

Boniface Mongo Mboussa découvre la poésie de Tchicaya U Tam’si pendant son séjour d’études des Lettres à Saint- Pétersbourg, en Russie. 

Son œuvre poétique traduite en langue russe a beaucoup ému le jeune étudiant. Leur solitude commune et mal être furent le ciment de leur amour. Nous sommes à la fin des années 1980. « Sa poésie était empreinte d’une telle émotion profonde qu’elle a tout de suite parlée au jeune étudiant que j’étais tant et si vrai que je vivais les angoisses qui y étaient exprimées. », raconte Mongo Mboussa citant Epitomé, le recueil de poésie par lequel il a découvert Tchicaya U Tam’si.

Qui est Tchicaya U Tam’si ? 

Gérald- Félix Tchicaya, à l’état civil, le poète naît le 25 août 1931, à Mpili au Congo Brazzaville prend en 1957 le pseudonyme de U Tam’si (Petite feuille qui parle pour son pays) .
Dès l’adolescence, il rejoint la France où son père, Jean Félix Tchicaya, est député du Moyen Congo à l’Assemblée nationale française. Il quitte l’école au grand dam de son père qui le prédestine à une fonction prestigieuse. Le jeune homme exerce différents métiers allant de portier, manutentionnaire, laborantin au garçon de ferme. 

A 24 ans, il publie son premier recueil de poésie Mauvais Sang. Suivent d’autres textes poétiques comme Epitomé, Le Ventre.Sa poésie était distante du contexte politique de la Négritude incarnée par les poètes Senghor et Césaire. Tchicaya U Tam'si s’est également ouvert à d’autres genres littéraires comme le roman, nouvelle et théâtre.Il décède en 1988 à l’Oise en France.

Le Congo est muet...

Tchicaya U Tam'si est vénéré ailleurs que chez lui, au Congo. 

Le Grand Prix Tchicaya U Tam'si, crée par Mohammed Benaïssa, ancien ministre marocain de la culture et l'actuel Maire d'Assila (Maroc), doté de 10.000$ vient d'être décerné à un Ivoirien et la Secrétaire général du Prix est une sénégalaise.

Le Congo, quant à lui, est muet. Il existe néanmoins une Association Tchicaya U Tam'si présidée par le metteur en scène de théâtre, Antoine Yirrika .

Boniface Mongo Mboussa ajoute "Si le Congo se souciait davantage de la culture, on aurait saisi l'opportunité de la publication des oeuvres complètes de Tchicaya U Tam'si pour le réhabiliter, 26 ans après sa mort."

Par Russel Morley Moussala
@RusselMoussala

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